Je crois aux chances uniques, saisies ou manquées.
Je reste fidèle au « tout ou rien », au « maintenant ou jamais ». À l’irréversibilité.
Je n’adhère pas à la notion de pardon, de seconde chance, de confiance retrouvée.
J’aime les extrêmes.
J’aime les toucher du doigt, sauter dedans à pieds joints. J’aime aller jusqu’au bout, jusqu’au point de non-retour. J’aime tester les limites. Les sentir. Les franchir. Et prendre le risque que cela représente, quitte à en subir plus tard les conséquences.
Je sais qu’il n’y a pas d’épreuves que je ne peux affronter, pas de douleur que je ne peux surmonter, avec le temps.
Je sais que je survivrai. Cabossée, abîmée, mais jamais plus méfiante ni plus prudente.
Je veux sentir la vie, lui rentrer dedans. Je suis prête à encaisser les coups qu’elle me rend.
Je veux voir ce qu’elle a dans le ventre car je sais que le mien, qu’il soit vide ou plein, est suffisamment solide pour lui résister.
Je suis un bouclier.
Suis-je trop fière ou pas assez humble ?
Ai-je une confiance en moi telle que malgré toutes les peurs qui criblent mon quotidien, j’aime dire haut et fort que je n’ai peur de rien ?
Est-ce compatible ?
Est-ce même logique ?
Fais-je semblant d’avoir peur ?
Non. Cette boule au ventre, cette boule au cœur, qui m’étouffe et m’enserre ne peut pas être plus réelle. Et pourtant… Pourtant j’aime affirmer que je n’ai pas besoin que l’on me protège, ni de me protéger.
Que risque-t-on à avoir mal, au fond ? Passer un sale quart d’heure, une sale journée, une semaine, une année ? Et après ? Après, on se relève et on est toujours là.
Est-ce déjà le cas ?
Cette confiance en moi, que je dis ne pas avoir, ne l’ai-je jamais eue ou l’ai-je un jour perdue ? Elle ne semble pas avoir disparu.
Est-elle toujours là, simplement enfouie par le temps et la vie ?
N’attend-elle, depuis son exil, que d’être libérée, que d’être assumée ?
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