Je ne t’accuserai pas.
Je n’ai jamais réussi à croire que c’était toi, que tu avais ta part de culpabilité.
Je ne sais toujours pas comment c’est arrivé.
Il ne s’est rien passé qui n’ait déjà eu lieu, que je n’aie déjà vécu.
Rien n’était différent, mais tout avait changé.
J’ai cru que c’était moi qui t’avais provoqué, séduit, encouragé, en t’invitant chez moi, en te laissant entrer dans mon intimité.
Je ne sais toujours pas comment c’est arrivé, comment j’ai pu dire “oui”. Je ne me souviens pas l’avoir prononcé, mais tu t’es emparé de mon hésitation, tu as pris mon silence pour une approbation, et mon sourire gêné pour l’autorisation que tu semblais attendre depuis ton arrivée.
J’ai longtemps cru que j’y étais pour quelque chose, que tu n’avais pas dû remarquer mon malaise, que tu n’avais pas eu de mauvaises intentions. Comme les autres avant toi.
Il m’a fallu deux ans pour comprendre cette soirée, que j’ai banalisée avant de reconnaître que ce n’était pas moi qui avais mal agi, que je n’avais pas fait preuve de lâcheté, et que j’ai la faculté de me pardonner.
Leave a Reply