Un exploit périlleux



Aujourd’hui, j’ai accompli une banalité, que mon esprit voit comme un exploit périlleux. Je suis sortie de chez moi. J’ai bravé la voix qui crie : “je ne peux pas”, “je ne suis pas capable” pour aller chez le médecin chercher une ordonnance. J’avais bien répété la phrase dans ma tête. Je l’avais élaborée de manière à être sûre de moi, et en capacité d’aller droit au but, de formuler ma demande sans broder d’inutiles détails, ni enjoliver la réalité. Et cela a fonctionné. J’étais bien renseignée. J’ai su comment m’y prendre, et j’ai pu accéder à la raison de ma visite. Rien d’extraordinaire, d’interdit, de dangereux. Juste un adjuvant pour m’aider à me sentir mieux.
A la pharmacie, on m’a demandé de payer, après s’être assuré que j’étais au courant, qu’on m’avait prévenue. Evidemment ! Et puis, c’est un essai. Et puis, on verra bien. Rien n’est définitif, ni inscrit dans la roche. Si cette molécule n’a pas l’effet escompté, on en changera. Le médecin m’a parlé d’un produit injectable, qu’on ne trouve pas encore, apparemment. Je n’ai demandé aucune précision. Ni le nom ni le mode d’action de ce médicament. Maintenant, je le regrette. Et si je passais à côté de la solution miracle ? Du coup de baguette magique qui me manque, qu’il me faut ? Et si cela me permettait de repartir à zéro, à la seconde où je me suis réveillée de l’opération ? Et si cela me permettait de retrouver mon corps, mon poids et ma vie d’avant tout en gagnant du temps ?

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