J’aime voir l’eau briller, scintiller au soleil. Voir ses rayons se refléter et dessiner des étoiles sur une surface craquelée qui semble danser au rythme du vent, onduler au gré des éléments. J’ai en tête l’image de ce lac qui m’a vue grandir. Dont j’ai encore si peur, surtout en été, quand ses bords sont pleins de monde, de promeneur•euses qui profitent de ce que je suis encore incapable d’apprécier : la chaleur, la lumière, la convivialité. Je préfère rester seule, la plupart du temps. Enfermée chez moi, entre mes quatre murs. Dans mon cocon-prison qui me sert de maison. A l’abri du monde et de ses habitant•es. Avant, je voyageais. Avant, je parvenais à surmonter les peurs qui me retenaient, m’empêchaient de partir à l’aventure. Réussirai-je un jour à me sentir confiante face à l’inconnu ? Trouverai-je le courage de sortir de ma bulle et de recommencer à découvrir les merveilles qui me sont aujourd’hui inaccessibles ? Verrai-je de mes yeux la barrière de corail ? La grande muraille de Chine ? Les pyramides ou le Machu Picchu ? Les chutes du Niagara ? Retournerai-je enfin à New York ? Ai-je en moi les ressources pour mettre fin à cette vie aseptisée, médicalisée ? Pour redonner à cette existence superficielle un semblant de sens, de consistance ?
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