Les yeux grands ouverts



Il suffit d’un message pour que mon humeur change. Quand elle est grise, morose, je n’ai pas besoin de plus que de quelques mots pour retrouver la joie. Savoir que quelqu’un•e pense à moi me permet toujours de rebondir, même dans les moments les plus sombres. 

Ces derniers temps, je ne me sentais pas connectée aux autres. Je ne parvenais plus à entretenir aucune conversation ni aucun lien social. 

Depuis ton retour, nous avons été occupés à nous retrouver. C’était déjà bien assez pour le peu d’énergie dont je disposais. La fatigue combinée à l’angoisse m’empêchait de m’investir auprès de qui que ce soit. Mais je sais à quel point il est crucial pour moi de ne pas m’isoler. De ne pas m’enfermer dans mes vieilles habitudes, nocives et mortifères. Je me sens déjà assez seule. Je dois veiller à ne pas m’enfoncer davantage dans un comportement délétère. Je commence tout juste à sortir la tête de l’eau. Mon humeur est entrain de remonter progressivement même s’il y a encore des hauts et des bas. Ainsi, je dois saisir toutes les chances, tous les prétextes pour continuer sur cette lancée, et profiter de l’impulsion qui m’a été donnée pour me hisser hors du gouffre qui a une fois de plus failli m’engloutir. Je ne dois pas cesser de viser l’horizon et garder les yeux grands ouverts en direction de ce qui m’attend si je prends les bonnes décisions.

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