Ce matin, il fait frais. La canicule fait une trêve. Le soleil est en grève. Derrière mon rideau, j’aperçois le ciel gris, presque blanc. Je sens le vent dans mon dos, sur ma peau. Ça fait du bien, même si ça veut dire que c’est bientôt la fin de l’été, la rentrée. Pour moi, ça ne change rien. Je ne travaillerai pas. Et j’ignore si j’aurai le courage de reprendre le chemin de la fac, ni même s’il en est encore temps. En attendant, je fais comme si : comme si les vacances étaient bientôt finies. Comme si mon rythme allait bientôt changer, et devoir se plier à d’autres exigences que les miennes. J’entends déjà parler de Noël, et cela me réjouit, même si je manque de temps, même si je n’ai pas encore hâte de quitter le thé glacé parfumé aux agrumes au profit de celui aux épices, emblématique d’une période qui reste, malgré tout ce qu’elle m’a fait subir, tout ce qu’elle m’a infligé, ma préférée de l’année.
Le temps file, et pourtant, il me semble qu’il s’éternise, qu’il s’étire et se referme sur moi comme sur une proie. Qu’il m’emprisonne et me maintient immobile, comme pour me prouver sa toute-puissance, insensible à mes peurs, à mes réticences. Il passera et je n’y pourrai rien. Je ne pourrai que le laisser m’emporter, je suis trop fragile pour lui résister.
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