J’aurais dû en garder
sous le coude,
sous le pied,
en réserve.
Mais ce n’est pas mon genre.
Ce n’est pas comme ça que je fonctionne.
Toujours trop.
Tout d’un coup.
Puis plus rien pendant des mois.
La régularité que l’on me recommande,
celle qui me ferait du bien,
je ne la maîtrise pas.
J’ignore comment m’y prendre,
comment faire pour durer.
La longueur me résiste.
Je ne vis que dans l’instant
bref,
fugace,
puissant.
Je puise mon inspiration dans sa force,
et mon énergie dans son caractère éphémère.
Je disparais comme il est arrivé.
Il me propulse,
puis je me laisse tomber.
Les doutes me rattrapent.
Je m’efface.
J’annihile tout ce qu’il me permet de créer.
Je me cache.
Je nie, jusqu’à ce que j’oublie.
Avant de revenir
le cœur lourd,
les mains vides.
Impatiente de tout recommencer.
Est-ce que je repars de zéro ?
Où est-ce que je me situe sur la montagne que je cherche à gravir ?
A ses pieds ?
A mi-chemin ?
A chaque fois que je m’arrête,
j’ai l’impression de reculer.
L’impression que je glisse,
que je fais marche arrière,
que des éboulements cherchent à m’ensevelir.
Ces pierres,
ce sont mes peurs,
et tout ce qui pourrait me décourager,
m’amener à remettre en question ce que j’ai accompli.
Je ne pars pas de nulle part, quand je reprends la route.
Mon bagage invisible ne compte pas pour rien.
Mon parcours m’a enseigné des leçons
que je garde en mémoire,
et dont je me sers pour me perfectionner.
Mon expérience existe
malgré mes peurs,
mes doutes,
et mes appréhensions.
J’en ai encore sous le coude,
sous le pied,
en réserve,
enfoui dans mes valises.
Derrière moi, les années me prouvent que j’ai avancé.
Devant moi,
le sentier sinueux et escarpé,
m’incite à poursuivre mes efforts,
pour que chaque pas me hisse
un peu plus
près du sommet.
Cette fois, je reviens, de la même manière que toutes les autres :
motivée,
inspirée,
fière,
déterminée.
Combien d’heures ou de jours cela durera-t-il ?
Dans un an, j’aimerais dire que je me suis tenue à ces résolutions,
que je me suis servie des conseils,
et des leçons que l’on m’a prodigués,
que je suis toujours là,
prête à livrer mes mots à qui voudra me lire.
Que je n’ai pas abandonné à la première occasion,
au premier obstacle que j’aurai rencontré.
Cette fois encore,
j’ai tout balancé d’un coup,
annoncé mes projets en une heure tout au plus.
Je n’ai plus rien à partager aujourd’hui,
si ce n’est ce texte,
grâce auquel je renoue
avec l’activité
que j’ai choisi de pratiquer,
avec les engagements
que je me promets d’honorer.
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