Désormais, je distingue l’amour de la passion.

La passion, c’est la flamme. C’est l’étincelle, au moins ; le feu d’artifice, au mieux. L’amour, c’est la chaleur, la tendresse, la douceur. C’est le dévouement, le souci, le soutien, présent quoi qu’il arrive, même après la fin.

On aime ce qu’il nous faut, ce dont on a besoin, ce qui nous fait du bien. On se passionne pour ce qui nous plaît, ce qui nous fait envie, ce qui nous attire de manière incontrôlée et incontrôlable. La passion nous pousse à tout faire pour obtenir l’objet de notre obsession, quel que soit le contexte et les conséquences. Elle nous rend fous et se pare d’excuses pour justifier nos folles actions. Dans la passion, c’est le corps, seul, qui parle. C’est le cri du cœur qui ne s’explique pas. C’est l’instinct animal, la sensation ultime, le frisson, la tension.

La passion ne vit que pour le moment dans lequel elle s’exprime. L’amour vit à long terme. Il naît dans le partage, dans les compromis malgré les désaccords et les imperfections. Il peut être rationnel, car c’est l’esprit qui aime, qui peut même apprendre à aimer avec le temps.

L’amour, on le cherche. La passion, elle, nous trouve. Elle ne peut ni s’acquérir ni se commander. On ne peut la forcer ni la feindre. Elle est entière ou nulle. Elle est belle, attrayante, odorante, enivrante dès son éclosion, mais fane sur-le-champ, flétrit dès qu’on la cueille. Elle craint la clarté et s’éteint dans la nuit, là où elle a poussé…