A la fin, apercevrai-je la lumière au bout du tunnel ?
La verrai-je arriver, cette heure qui ne durera d’ailleurs qu’un millième de seconde ?
Sentirai-je ma gorge se serrer quand il sera temps pour moi de partir, ou cela arrivera-t-il bien trop vite pour que je ne m’en rende compte ?
J’ai prévu depuis longtemps de tout organiser. De choisir les circonstances de mon départ. De décider, d’estimer quand il ne sera ni trop tôt ni trop tard, même si je ne prétends pas que mon choix sera le meilleur. J’ignore l’avenir, je ne peux rien prédire et je ne veux rien imaginer. Je refuse de me projeter dans des scenarii qui pourraient me faire hésiter. Je ne regretterai rien.
Depuis quatre ans, je me prépare. Je ne vis plus. J’attends. L’instant que je ne me permettrai pas de qualifier de bon. Celui où tout basculera. Où je basculerai.
Je ne suis frustrée que parce que je sais que je n’aurai pas conscience de mon acte. En cherchant à tout prix à m’anesthésier, je risque de passer à côté de ma mort. De la même manière que j’ai loupé ma vie. Je n’ai pas dit “raté”. Je sais que je prends soin de me tenir à l’écart, de rester sur le bas-côté de l’existence à laquelle je peine à accorder l’importance qu’elle mérite (ou pas ?) Je sais que je ne vis pas. Ou peut-être à ma manière, pour le moins marginale.
Je sais la valeur du temps, fugace, mouvant. Et c’est précisément pour cela que je ne souhaite pas le gaspiller, mais je ne veux pas non plus attendre qu’il s’efface, qu’il disparaisse, et m’emporte avec lui de façon inopinée.
Pour éviter cela, pour contrarier le piège qu’il me tend, je choisirai l’heure, je choisirai le jour.
D’ici là, je choisis la plus belle des causes, la plus belle des choses : l’amour.
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