Débranche



Débrancher  
Rebrancher
La machine
Corps-machine
On m’a laissée branchée 
Réanimée 
Comme le matin, le café 
Depuis, plus de pause
de jours off
La vie, tous les jours, bat son plein,
Continue et emporte 
De gré ou de force 
Tout sur son passage 
La rage 
Avant l’acceptation 
Après le déni - bonne réponse -
Dont je sors à peine 
Un pied dedans, un dehors 
Un dans l’ancienne maison, un dans la nouvelle
Où suis-je ?
Qui suis-je ?
« Plus facile de chercher à mourir qu’à exister »
Je vais devoir rentrer et retrouver les souvenirs  
Renouer 
Avec la vie d’avant  
Avant « l’accident » 
Avant la pause imposée  
Repos forcé malgré l’agitation qui fait fi des tentatives de débranchement  
qui à coups de cappuccino matin midi soir y compris la nuit  
me tient en éveil  
à l’affût  
sur le qui-vive 
dans ce corps qui ignore comment vivre  
Corps-machine qui fait ce qu’on lui demande, remplit ses fonctions, obéit sans broncher  
incapable de débrancher ne serait-ce qu’une seconde  
Je ne compte plus les chances qu’il m’a accordées, le nombre de fois où il m’a obligée à ouvrir les yeux sur ce monde en feu dont le temps viendra si j’en crois le roman dans lequel je me plongerai demain si j’ai le courage, l’énergie et l’envie de continuer à ce rythme effréné 
Si je reste branchée

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