Avec toi, je confonds tout. Je n’aime pas le jour, sa lumière agressive, ses nuisances sonores. Je préfère la nuit, qui m’apparaît alors comme une sortie de secours.
Mais que se passera-t-il quand la nuit prendra fin, quand le jour se lèvera ? L’aube marquera-t-elle celle d’une vie sans toi ? Le jour nous poussera-t-il à voguer à nouveau chacun sur notre chemin, sur notre paquebot ? Ou nous fera-t-il l’honneur de retarder son lever, afin que nous puissions encore profiter l’un de l’autre, de nos étreintes, de nos baisers ?
Nous nous sommes tant de fois posé ces questions. Un jour tu m’as demandé : « Comment je fais pour tenir d’ici la prochaine nuit ? » Et je t’ai répondu : « Tu comptes les moutons. » Tu as souri en silence, et décidé que jamais tu ne me quitterais. Et puis, tu as changé. Une nuit, tu t’es penché vers moi pour chuchoter : « J’ai rencontré quelqu’un ». Je le savais, depuis le début, que la fin était proche, mais à cet instant-là, j’ai senti malgré ça mon monde basculer.
Je savais que tu attendais le jour où tu la rencontrerais, mais j’espérais si fort que ce jour ne vienne pas ! Plus il tardait à venir et plus je nourrissais l’espoir que tu me voulais, moi. Mais dans ta chrysalide, tu n’avais pas fait de croix sur l’histoire que tu cherchais. A ce moment-là, j’ai plongé mon regard dans tes yeux translucides et prié pour que cette nouvelle ne soit qu’un mauvais rêve.
Un rêve, c’est ce que l’on est. Un souvenir, tout au plus. Le souvenir d’un plafond parsemé d’étoiles, le souvenir de l’eau chaude qui nous engourdissait, le souvenir du cassis et de l’oranger, le souvenir d’un parfum, celui de notre peau sous nos lèvres et nos mains.
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