Tous les enfants grandissent.
Je ne suis pas tombée dans le piège de la vie. Je n’ai pas grandi, et je ferai tout pour me tenir à l’abri du monde et de celleux qui en sont aux commandes.
Tant que je le pourrai, je ne serai pas grande.
Je ne deviendrai pas comme celleux qui m’entourent.
Je ne passerai pas mes jours à les gagner, je ne perdrai pas ce que j’ai cru posséder car je n’aurai rien qui ne me soit essentiel.
Je n’accumulerai que les mots sublimés, ancrés sur le papier, gravés dans l’éternel.
Tant que je le pourrai, je me consacrerai à l’écriture un peu, beaucoup, passionnément.
J’écrirai, je créerai pour extérioriser ma folie, mes tourments, mes maux, mes sentiments.
J’oublierai tout le reste.
Je garderai fermés mes yeux et mes oreilles, je n’entendrai pas les bombes qui pleuvront.
Je ne verrai jamais plus loin que le présent, le seul temps qui m’appartient autant qu’il m’échappe. Je ferai de mon mieux pour l’immortaliser avant que le futur n’ait lieu, ne me rattrape.
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