Cela fait déjà deux heures que je suis couchée, que les mots qui me hantent me tiennent éveillée.
Je nourris l’insomnie.
Je ne la combats pas.
Je profite des mots, de leur inspiration.
Je ne me prive pas.
Je ne les empêche pas de troubler mon sommeil.
Ils sont trop précieux pour que je les bâillonne, pour que je les ignore au milieu de mes rêves, pour que je les laisse se perdre, s’évaporer.
Je veux les écouter.
J’aime quand ils me surprennent.
J’aime qu’un jour infertile devienne fécond quand je m’y attends le moins, quand je ne m’y attends plus.
J’aime cette force créatrice et ces visites nocturnes, belles et impromptues.
Je ne les repousse pas.
Je les laisse débarquer, prendre leurs aises en moi.
Je leur ouvre la porte, je leur donne la clé de ma tête, de mes doigts et quand ils m’envahissent, je leur tends les bras.
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