Il y en a partout. Je ne peux pas m’arrêter. Plus rien ne sort mais les hauts le cœur continuent de me tordre le ventre. La douleur ne suffit pas à me raisonner. Le soulagement prime. J’ai besoin d’expulser le trop-plein, les excès que je n’ai pu contrôler. Tant que ça marche, je ne cherche pas à éviter ces crises qui m’épuisent, qui mettent en danger mon avenir, ma santé. Le vide que je sens au creux de mon estomac confirme que cette fois encore, je l’ai échappée belle. Les grammes ne comptent plus. Je ne le fais plus que pour la beauté du geste, pour ce qui reste de cette habitude qui m’accompagne depuis que j’ai quatorze ans. Je ne m’en veux plus, je ne regrette plus, je n’y pense même plus. J’ai perdu sur tous les tableaux. J’ai repris tout ce que j’avais éliminé. Je suis allée si loin que je ne ressens plus rien, que je n’espère même plus retrouver le corps qui fut brièvement le mien, dans lequel je me sentais bien, enfin. Le bonheur est fugace. Le combat, infini. Je m’y mettrai demain. C’est trop tard aujourd’hui.
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