J’écris encore sur toi



Existe-t-il vraiment un lieu de tous les possibles ?
En tout cas, ce lieu n’est pas ici, puisque tu ne peux pas ou ne veux pas t’y rendre.
Il y a des années, j’ai décidé de croire en ta bonne volonté.
Je ne sais toujours pas si j’ai eu raison de le faire.
Je ne sais toujours pas si je peux te faire confiance.

J’écris encore sur toi…
Je sais que tu n’aimes pas ça. Tu me l’as reproché. J’ai culpabilisé.
Et pourtant, je recommence.
J’écris encore sur toi, comme une histoire sans fin dont tu serais le héros.

Si tu venais à l’apprendre, tu ferais sûrement la tête.
Tu vois quoi, toi, quand tu penses à moi ?

Y penses-tu encore malgré le temps qui passe ?
Tu ne m’écris pas souvent, mais je laisse le silence s’installer entre nous comme un coussin moelleux qui amortirait le choc d’une nouvelle rencontre.

Je sais que tu as peur aussi, peur comme si nous devions nous jeter dans le vide du haut d’un immeuble de trente-six étages.
Les ressens-tu, les papillons dans ton ventre ? Ont-ils éclos déjà ? T’aident-ils à t’envoler, toi qui avais l’habitude de te réfugier en hauteur ?
De quoi avons-nous peur ?
Quel serait le plus terrible : que ça se passe bien ou mal ?

Je nous revois allongés, côte à côte dans ton lit.
C’est un de mes souvenirs de toi les plus récents, un des plus clairs, un des plus transparents.
C’est le souvenir d’une nuit où tu as osé te livrer, où il n’y avait plus d’enjeu, plus de jeu de séduction.
Tu m’as parlé des autres comme si elles n’avaient pas compté.
Tu m’as raconté tes ruses, tes tours, tes farces…

Te souviens-tu du parc ? Celui du premier soir ? Celui où je t’ai maintes fois supplié de retourner ?
Que reste-t-il de ce soir-là ?
Un goût de gingembre et de citron.
Une histoire d’oranger.
Une complicité ?
Existe-t-elle encore ?
A-t-elle survécu à tout ce qui s’est passé ?
Si ce n’était pas le cas, serions-nous encore en train de nous écrire ?

J’aimerais d’autres moments dans un autre parc, dans une autre ville.
J’aimerais d’autres souvenirs.
J’aimerais partager d’autres activités, te voir en société, te voir te comporter face au reste du monde.
J’aimerais que nous cessions de nous donner en spectacle pour nous impressionner.
Je veux la vérité.
Peux-tu me la donner ?

En échange, j’ai quelque chose pour toi. Pas grand-chose. Une adresse. Un lieu où me retrouver si le cœur t’en dit, si tu parviens enfin à être courageux.
Il fera déjà nuit.
Cela ne bousculera pas nos vieilles habitudes.

Je te laisse le choix, de revenir ou de m’oublier, de recommencer ou de tout arrêter, de décider de la suite que l’on veut se donner.
Je te laisse me dire si l’on va, si l’on doit, si l’on pourra un jour, pour de vrai, exister.

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