J’écris sur les mots



J’écris sur les mots qui se cognent aux parois de mes pensées têtues. Jusqu’à ce qu’ils s’échappent. Jusqu’à ce qu’ils me fassent tout abandonner, qu’ils aient la primauté. 
Quand ils l’ont décidé, ils réclament de sortir immédiatement.
Dès lors que les premiers sont lâchés, les autres suivent de près. Ils ne disent jamais combien ils sont vraiment. C’est toujours la surprise.
Parfois, ils se bousculent. Parfois, rien n’entrave leur fluidité.
Ils ont leur propre rythme.
Ils se déroulent au gré de leur ingéniosité, aussi vite et longtemps qu’il leur sied.
Quand ils ont terminé, je ne peux les retenir ni forcer la création à se prolonger.
C’est précisément quand je crois les maîtriser qu’ils se taisent, et que je perds le fil qui semblait infini.
C’est quand je m’habitue qu’ils s’amenuisent, s’épuisent, s’évaporent, disparaissent.
C’est alors qu’ils me laissent, le temps de se reconstituer et de revenir sans prévenir, pour m’envahir à nouveau et m’ordonner de les tisser.

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