J’ai oublié le temps où j’avais des amies, où je tenais à elles, où je faisais partie d’un tout plus grand que moi.
J’ai oublié ce que c’est d’être solidaire, d’être un groupe soudé, une bande liée par un pacte implicite. De se serrer les coudes. De se soutenir. D’être là pour les autres.
Je n’ai pas oublié les disputes, les coups bas. Les langues de vipère, les couteaux dans le dos, les boucs émissaires ne me manquent pas.
Aujourd’hui, c’est fini. Je ne suis plus membre d’aucun cercle amical et j’ai perdu de vue ce qu’ils représentaient.
Les liens que je parviens malgré tout à tisser ne durent pas. Ils ne résistent pas à l’épreuve du temps, aux aléas de la vie et de l’âge adulte. Ils s’étiolent, s’effilent naturellement et disparaissent sans faire de vague ni de bruit.
Suis-je à l’initiative de ce changement ? L’ai-je voulu, souhaité ? Ou s’est-il opéré sans mon intervention ? M’en accommoderai-je ou finirai-je à terme par le regretter ?
Leave a Reply