Dans mon nouveau chez moi, je n’ai pas de miroir, sauf dans la salle de bains. Je ne peux qu’observer l’aspect de mon visage ; le reflet de mon corps est hors de ma portée.
Je ne sais plus à quoi je ressemble aujourd’hui, après la métamorphose que j’ai subie.
Je me suis demandé dans quelle mesure cela pouvait être lié. Est-ce une coïncidence ? Est-ce par hasard que mon apparence a changé au moment où je n’ai plus pu la contrôler ?
Je me bats contre mon image corporelle depuis que j’ai dix ans. Cela fait donc vingt ans que mon esprit et mon enveloppe charnelle sont comme dissociées.
Mais dehors, les vitrines ainsi que les cabines d’essayage me rappellent à la réalité. Elles me confrontent à ce que je suis devenue depuis que je ne contiens plus les compulsions. Depuis que j’ai baissé les bras devant l’ampleur du travail qui m’attend, qu’il me reste à fournir pour retrouver le chemin de la rémission.
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