Le pire endroit de la Terre



Je ne te remercierai jamais assez de veiller sur moi. Tu as toujours été là, même et surtout dans les moments difficiles. Hier, j’ai eu un flash. Le passé m’est revenu en pleine figure. Tu étais là. A mes côtés. Aux urgences. Toute la nuit. Tu n’as pas failli, malgré toute ma mauvaise volonté et mes nombreuses tentatives pour te repousser.

On jouait aux chaises musicales dans le pire endroit de la Terre. Et tu étais là. Et tu es resté. Je ne sais pas quel souvenir tu gardes de ces heures sombres.

Moi, j’en ai honte. Comme de tant d’autres choses. J’en ai honte et je regrette de t’avoir mis à contribution, de t’avoir donné un rôle que tu n’aurais jamais dû jouer. Hier, tout m’est revenu. En pleine mémoire. Raide sur mon siège, j’attendais des nouvelles. Je me suis retrouvée dans ta situation. Ou presque. Je n’étais pas aussi impliquée émotionnellement. Et je n’étais pas seule. J’étais là en soutien, en renfort seulement, mais c’était déjà bien assez. J’ignore si dans pareille situation, j’aurais la force que tu as eue. Que tu as toujours.

Depuis cette époque, tu t’es éloigné. Tu as préféré te protéger et aujourd’hui, je comprends pourquoi. Tu as pensé à toi. 

Je n’ai pas su te ménager. Je ne pensais qu’à mener mon monde à la baguette. Du moins, c’est sûrement l’impression que je donnais. Je souffrais, mais ce n’est pas une raison. J’aurais dû t’épargner. J’aurais dû me rendre compte et faire preuve de davantage de maturité. Mais je ne pensais qu’à moi. J’étais obnubilée par ce qui m’animait, par mon mal-être qui prenait toute la place. Aujourd’hui, je t’ai perdu.

Nous ne sommes plus aussi proches. Tu me manques, mais je sais que tu as fait ce qu’il fallait, que tu as bien fait d’agir dans ton intérêt.

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