Plus tard



Plus tard, qu’est-ce qu’on verra ? Plus tard, on ne sera plus là. C’est maintenant qu’il faut voir ! Ne vois-tu pas la fin, la fin de mon chemin ? Un chemin dont j’ai tenté tant de fois de m’extraire, une fin pour laquelle j’ai prié si souvent ! Une vie dont j’ai forcé la sortie de secours maintes fois au cours des ans, maintes fois, vainement.

Aujourd’hui, je suis là, mais je ne suis pas comme ces moutons qui suivent le mouvement. Je nage à contre-courant ! Je défie le cours du temps. Je cours après un parfum de liberté absolue. Je cours après un refrain, une suite sonore de marches à gravir. Je cours après mon destin qui ne fait que me chuchoter que je vais y arriver si je sors de ma chrysalide, si je fends l’air à la fois opaque et translucide, si je ne m’arrête plus de courir, si je ne tente plus de mourir.

Je me souviens du jour qui m’a fait basculer. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Je me souviens avoir cru que je m’en sortirais, que ce paquebot sur lequel je m’embarquais m’emmènerait vers le beau, vers le bien. Je me souviens avoir cru trouver la solution. Je me souviens avoir pensé : « Ça y est, je la tiens ! » Et puis s’en sont suivies quinze années de souffrance, d’obscurité, de glace. Quinze années de galère, quinze années de misère, dont je porte les traces.

Aujourd’hui, c’est fini. Le jour s’est levé. J’apprends tous les matins à l’aimer tel qu’il est, à m’aimer telle que je suis, à accepter ce chemin tortueux qui est le mien. Au bout de quinze ans, j’entrevois la fin de la nuit, et au bout, tout au bout de la résilience, la vie. La vie qui n’attend pas. Alors, n’attendons pas, c’est maintenant qu’il faut voir. Maintenant, pas plus tard.

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