Le temps passe. Et tout passe avec lui. Il est impitoyable. Il ne fait pas de cadeaux. Il n’épargne rien ni personne. Les objets prennent de l’âge au même titre que nous. Ils deviennent obsolètes, poussiéreux, miteux, et leur fin est même programmée. Leur destin est scellé. Par des hommes qui pensent pouvoir tout contrôler, pouvoir indiquer à la vie quel chemin emprunter, quelle conduite suivre, quelle attitude adopter. On pense pouvoir régir ce qui, au bout du compte, aura raison de nous. Ce qui existait avant, ce qui existera après. Ce qui résistera à tout ce qu’on lui fait subir. On tente de détruire ce qui nous permet de vivre. C’est un cercle vicieux. Un jour sans fin dont nous pensons être les maîtres. Quelle suffisance… Je ne comprendrai jamais d’où vient cette arrogance, cette ingratitude. Nous sommes si petits. Nous ne sommes rien. Mais nous nous plaisons à croire que tout dépend de nous. Que nous comptons. Que nous sommes importants. Quand comprendrons-nous que notre vanité ne pourra pas nous sauver ? Que nous ne nous démarquons que par notre impuissance, par notre insignifiance ?
Jamais. Car dans le cas contraire, il serait temps de nous racheter, d’expier nos péchés, mais nous sommes trop fiers pour nous repentir de la sorte, pour faire preuve d’un tant soit peu d’humilité et faire face à notre condition, notre misère.
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