Il semble qu’aux yeux du monde, je sois la mieux placée pour parler de ce livre, puisque j’en suis l’autrice. Mais il s’avère que je suis sans doute celle qui saisit le moins le sens de cette histoire, à l’heure où je tente de la faire connaître après l’avoir laissée dans l’ombre pendant un an, après avoir tout fait pour que son existence ne s’ébruite pas, pour que personne ne l’apprenne, pour que personne, jamais, n’en entende parler.
Je n’ai pas toujours entretenu cette ambivalence avec ce manuscrit, avec ce projet que je porte depuis presque cinq ans. Je me souviens encore du jour où j’ai décidé de lui donner naissance. C’était le 29 décembre 2017, alors que je passais les fêtes de fin d’année en famille, à l’occasion desquelles j’avais reçu en cadeau un nouvel ordinateur portable.
Ce jour-là, j’ai eu une idée fulgurante, que j’entrepris sans attendre de réaliser avec un enthousiasme frôlant l’euphorie.
Au bout de deux mois, le manuscrit était prêt. Mais ce n’est que des années plus tard qu’il se transforma en ce que je n’ose toujours pas appeler un roman.
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